Les greniers forts
Composant incontournable de l’habitat haut-jurassien, le grenier-fort est une petite remise recouverte de tavaillons et sans fenêtres, construite à proximité des maisons.
Au XVIIe siècle, les risques d’incendies étaient très fréquents. Pour éviter de tout perdre en cas de sinistre, les hauts-jurassiens ont eu l’idée d’édifier ces cabanes, ces greniers-forts, pour garder leurs biens les plus précieux. Pour la plupart, une cave était creusée sous l'abri, permettant ainsi de stocker des denrées alimentaires. Aujourd’hui, de nombreux greniers-forts restent à l'abandon, faute de rénovation, ils disparaissent petit à petit. Mais vous pouvez encore en trouver !
Il existe toutefois une possibilité de visiter un grenier fort au village de Lajoux : les 2 clés, étonnantes par leur taille, sont remises par la Maison du Parc du Haut-Jura.
Visiter un grenier fortLes tavaillons : une technique traditionnelle en bois
Issus des épicéas poussant à profusion dans les forêts jurassiennes, les tavaillons sont des petites planches de bois mesurant 40 cm de long sur 11 cm de large et 2 cm d’épaisseur. Technique peu répandue à l’origine en raison de la rareté des clous, c’est à partir du XVIIe siècle que les tavaillons commencent à recouvrir les toits puis les façades des maisons. Destinés à protéger les façades des maisons Haut-Jurassiennes, les tavaillons sont la plupart du temps orientés du côté le plus exposé aux intempéries et aux vents.
Aujourd’hui, deux tavaillonneurs sont encore en activité sur le Haut-Jura, perpétuant un savoir-faire écologique et économique, puisque le bois n’a pas besoin d’être verni ni protégé et que sa durée de vie peut varier de 60 à 100 ans !
Le saviez-vous ? Il faut 110 à 115 tavaillons pour barder 1 mètre carré de façade !
La roue du Lizon, héritage du passé industriel
Réputé pour la qualité de ses paysages, le Jura possède également une forte tradition industrielle. Ce sont les bois des nombreuses forêts ainsi que les cours d’eau et leurs torrents qui ont permis cet essor. Les difficiles conditions climatiques ont également été à l’origine d’une organisation particulière dans la vie des Haut-Jurassiens : la neige limitant les déplacements durant la période hivernale, le travail à domicile était privilégié. Cela permit une production de faible volume, mais à forte valeur ajoutée : tournerie, horlogerie, lunetterie, taille du diamants et de pierres précieuses. La roue de l’ancienne tournerie, aujourd’hui transformée en restaurant, servait à la fabrication de pipes.
Un vestige de cette époque a été conservé et restauré au lac de Cuttura. Profitez de cette visite après une balade au bord de l'eau.
Les bornes frontières
Au cours de promenades vous pourrez apercevoir une pierre ornée d’une croix, d’un numéro ou encore d’un dessin. Marques historiques des relations franco-suisses, ces petits monolithes dressés dans les pâturages jurassiens permettaient de matérialiser une zone de frontière entre deux territoires. En effet au XVIIe siècle, la Franche-Comté était sous possession espagnole : il fallait signaler la limite entre la Franche-Comté et le Bugey. Les bornes furent posées en 1613 à la suite du traité d'Auxonne de 1612. Les pierres sont de base rectangulaire, taillées dans du calcaire et mesurent 50 cm à 70 cm. Sur les faces les plus larges de la borne se trouvent les armoiries des états, parfois seulement deux lettres ou le millésime de l'année de la plantation ainsi que son numéro d'ordre.
La borne au Lion est la plus connue : à l'origine, elle était appelée borne de la Cléa, ce nom signifierait porte, barrière et passage dans le patois local. Elle est classée au titre des monuments historiques. Elle est visible depuis La Pesse et c'est le point de départ pour se rendre au Crêt de Chalam.
Profitez en pour faire un pique nique ou une balade !
Découvrir ce lieuLa Borne au Lion : 80 ans de résistance
En juillet 1944, alors que les maquis de l’Ain et du Haut Jura doivent se replier face à la contre-offensive allemande, le commandant Romans-Petit fait installer au pied du Crêt de Chalam un camp de refuge pour des milliers de résistants ainsi qu’un hôpital de campagne où seront sauvés de nombreux blessés.
Après-guerre, beaucoup de ces maquisards se retrouvèrent un dimanche de juillet sur « leur » haut lieu de résistance. Cette tradition perdure et chaque 3ème dimanche de juillet, un rassemblement honore le courage de ces femmes et de ces hommes. Il rappelle les raisons profondes de la valeur des libertés et le refus de toute dictature qui motivaient leur engagement et souvent leur sacrifice.
C’est une façon de remercier ces combattants grâce à qui nous vivons libres aujourd’hui et de découvrir ce que fut la vie des familles dans ces montagnes reculées.